Chronique de Tambacounda sur la mode : Elles se déshabillent en s’habillant

Du temps des premiers hommes, l’habit était confectionné pour se protéger des aléas climatiques. L’aspect séducteur et ostentatoire n’était pas pris en compte. Au fil du temps, avec l’évolution des modes de vie, la naissance des industries textiles, le vêtement est perfectionné pour constituer l’apanage des classes favorisées. C’est à ce moment que la mode commence à être un instrument de distinction entre la bourgeoisie et le prolétariat.

Mais progressivement, avec la décentralisation des moyens de transport et de communication, la production accélérée des industries, la mode devient accessible à tout le monde sans distinction de race, de classes sociales, de sexe au point de constituer une obsession chez les jeunes.

Au Sénégal, jadis, la mode se limitait seulement à des tenues traditionnelles avant qu’elle soit influencée par des produits typiquement occidentaux. Cette mode est ancrée dans la société sénégalaise à telle enseigne qu’elle touche tous les espaces sociaux notamment le milieu scolaire.

Incontestablement, la mode intéresse tous les jeunes notamment les élèves. Le paraitre occupe chez eux une place prépondérante puisque le désir recherché c’est de se faire remarquer, d’avoir toute l’attention de ses semblables. La mode constitue donc pour ces élèves un outil de concurrence, un moyen de lutte symbolique, une occasion de nourrir leur désir de se distinguer. Etre un leader ou faire partie des leaders de la mode produite dans le milieu scolaire tel est l’enjeu de cette concurrence.

En même temps, la spécificité de cette mode scolaire réside dans le fait qu’elle implique toutes les autres parties du corps : c’est un tout. Les lèvres, les ongles, les yeux, les sourcils, les cheveux, les oreilles. Du coup, tout est mis en exergue à l’aide d’accessoires. De plus, la marque des articles utilisés par les élèves est prise en compte si nous nous situons toujours dans cette dynamique de la distinction. La marque valorise ce que l’individu laisse paraitre sur son corps.

En tout cas, l’implication des élèves dans la mode n’a pas pour unique conséquence l’accentuation des disparités. En réalité, leurs comportements vestimentaires ne sont pas conformes aux recommandations religieuses et aux valeurs traditionnelles et restent largement influencés par des tendances d’une mode occidentale. « Présentement, les jeunes ont tout foutu en l’air… » s’indigne M. Golbert DIAGNE, Directeur de la radio Teranga FM de Saint-Louis.

Vu sous cet angle, la conséquence de l’implication intense des élèves dans la mode est tout simplement l’incivisme vestimentaire et la sexualisation du corps. La manière dont se vêtissent les élèves, en particulier les jeunes filles, souffre d’un manque de décence et revêt une indiscrétion et un caractère extravagant. Suffisant pour dire que ces jeunes filles se déshabillent en s’habillant.

Amédine Faye : actuprime.com

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