Un cas de « vache folle » suspecté en France

Le dernier cas remonte à avril 2004 dans l’Hexagone, mais un test ESB sur une vache de race salers dans les Ardennes s’est récemment révélé positif.

Un cas d’ESB, la maladie de la vache folle, est soupçonné dans un élevage de vaches salers des Ardennes, a annoncé mardi le ministère de l’Agriculture, précisant qu’une éventuelle confirmation interviendra dans une dizaine de jours. Ce cas suspect d’encéphalopathie spongiforme bovine (ESB) a été détecté à la mi-mars sur une vache salers partie à l’équarrissage (mode de traitement des cadavres d’animaux morts dans les fermes, et donc non destinés à l’alimentation humaine), a indiqué mardi le ministère de l’Agriculture.

La confirmation ou non de la présence d’ESB devrait intervenir d’ici huit à dix jours. Un prélèvement a été envoyé en Grande-Bretagne pour y être analysé par le laboratoire de référence en Europe sur cette maladie. Dans l’attente, l’éleveur a été prévenu et son troupeau de 400 animaux « mis sous surveillance » à titre préventif par arrêté préfectoral, ce qui interdit tout mouvement des animaux concernés en dehors de l’exploitation.

La filiation seul mode de contamination

Depuis octobre 2014, seuls les bovins âgés de plus de 12 ans, susceptibles d’avoir ingéré des farines animales avant leur interdiction totale, sont soumis au test de dépistage obligatoire imposé en 2001, ainsi que ceux morts hors abattoir, envoyés à l’équarrissage et âgés de plus de 4 ans. Ce qui était le cas pour ce bovin suspect des Ardennes, né en 2011. Si l’ESB est avérée, tous les animaux ayant été en contact avec le sujet malade ou bien liés à lui par filiation – ascendants et descendants – devront être abattus, qu’ils se trouvent dans le même élevage ou dans une autre exploitation, ont expliqué à l’Agence France-Presse des experts de la Direction générale de l’alimentation (DGAL, qui dépend du ministère de l’Agriculture).

Hors contact, depuis la fin des farines animales, la filiation est le seul mode possible de contamination. « En revanche, on n’abat pas nécessairement tout le troupeau, tout dépend de l’organisation de l’élevage », a indiqué la DGAL. « Mais il faut vraiment attendre les résultats de l’enquête, qu’on ait pu reconstituer tout le puzzle, l’historique de l’animal et ses conditions d’élevage. » Les experts soulignent aussi que « l’efficacité du dispositif » de maintien des tests sur les animaux envoyés à l’équarrissage, en plus de ceux pratiqués sur les plus âgés, permet de maintenir « un niveau de surveillance empêchant que des animaux malades passent à travers les mailles du filet ».

Après la fin des farines

Le nombre de cas d’ESB en Europe a immédiatement chuté après l’interdiction des farines animales, fin 2001. Les professionnels français, et notamment la Fédération nationale bovine (FNB), avaient beaucoup bataillé pour obtenir l’allègement des tests, obtenu en 2014, estimant qu’ils continuaient à stigmatiser la viande française sur les marchés internationaux et à entraver leurs ventes.

En outre, en mai 2015, la France a été requalifiée parmi les pays à « risque négligeable » pour l’ESB par l’Organisation mondiale de la santé animale (OIE). Cette décision a notamment permis de rouvrir l’accès à des pays comme l’Arabie saoudite, le Canada, Singapour, le Vietnam ou l’Afrique du Sud. Si le cas des Ardennes était confirmé, la France repasserait dans la catégorie « pays à risque maîtrisé ». Le dernier cas d’ESB en France a été confirmé en 2011, selon le ministère de l’Agriculture. Resté inexpliqué, il est aussi resté isolé. Comme en Irlande en juin 2015, premier cas avéré dans ce pays depuis 2013, ainsi qu’au Royaume-Uni.

La maladie de Creutzfeldt-Jakob

Apparue dans les années 1980 au Royaume-Uni, l’ESB s’était étendue à de nombreux pays en Europe et dans le monde à cause de l’utilisation pour l’alimentation du bétail de farines animales contaminées par des carcasses broyées. Suspectée d’être à l’origine du nouveau variant de la maladie de Creutzfeldt-Jakob chez l’homme, elle avait suscité l’inquiétude des consommateurs et entraîné une grave crise dans la filière bovine.

Le seul terme de « vache folle » ravive dans les esprits l’image traumatisante des bûchers qui s’allumaient à travers l’Angleterre pour éliminer les carcasses d’animaux souillées ou supposées telles. Des élevages entiers avaient alors été condamnés et certaines pièces de viande, comme les abats, avaient été boycottées et frappées d’embargo à l’exportation. « Mais on n’en est absolument pas là », a rassuré mardi soir la DGAL, insistant sur les cas « extrêmement rares d’ESB chez les animaux super-naïfs », c’est-à-dire nés après l’interdiction des farines animales.

lepoint.fr

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