Tambacounda-Burkina Faso : Visite des acteurs sénégalais de la gouvernance des ressources minières

Ils n’ont pas du tout regretté d’avoir effectué le déplacement au pays des hommes intègres. Les acteurs sénégalais s’intéressant à la gouvernance des ressources minérales, avec l’accompagnement du Programme Gouvernance et Paix (PGP) de l’USAID, ont en effet beaucoup appris. Nul doute qu’ils mettront tout en œuvre pour que l’expérience burkinabé puisse aussi servir le Sénégal.

Quatre jours de visites et d’échanges au pas de course ont permis à la délégation d’acteurs sénégalais officiant dans le domaine de la gouvernance des ressources naturelles de s’imprégner des réalités burkinabé en la matière. Le président de l’association nationale des orpailleurs du Sénégal (le terme d’orpailleur est désormais banni du vocabulaire minier du Burkina Faso), celui du réseau national des élus locaux sur la gouvernance des ressources minérales, deux députés membres du réseau parlementaire pour la bonne gouvernance des ressources minérales, le secrétaire général de la convention des jeunes reporters du Sénégal, une représentante de la direction de l’environnement, une autre de la direction des mines et de la géologie, six représentants des antennes régionales de Publiez Ce Que Vous Payez/Sénégal, une représentante du secrétariat permanent de l’IITE/Sénégal et une équipe de la RTS ont composé la délégation sénégalaise dirigée par le chargé de communication de l’USAID/PGP qui a financé le voyage..

Plusieurs leçons sont apprises des échanges avec les acteurs burkinabé que sont les artisans miniers, le comité de pilotage de l’ITIE/Burkina, le ministre des Mines et de l’Energie, la coalition Publiez Ce Que Vous Payez/Burkina, les journalistes spécialisés, le réseau des élus locaux (même si les conseils municipaux sont dissous). L’on retiendra entre autres la bonne organisation des artisans miniers dont 60 000 membres sont affiliés à l’Organisation Nationale des Syndicats Libres (ONSL) où ils cotisent à la caisse de sécurité sociale pour leur retraite. Les artisans miniers tiennent à jouer leur partition pour le développement de leurs zones d’activités. Pour preuve, ils tiennent des journées de reboisement, construisent des ponts, remettent en l’état des ambulances. L’Etat burkinabé, en en croire le ministre en charge du secteur, a inscrit sur ses tablettes la création d’une agence nationale d’accompagnement de l’exploitation artisanale et semi mécanisée tout comme la mise en place d’un office national de sécurité des sites miniers. Un centre de formation aux métiers des mines est créée, histoire d’outiller des techniciens hautement qualifiés pour l’exploitation surtout semi mécanisée qui aura désormais pignon sur rue au Burkina Faso avec en toile de fond une politique de promotion d’entrepreneurs nationaux.

Au plan industriel, c’est une direction générale du cadastre minier qui est en gestation et le Burkina a adopté depuis le 25 juin dernier une nouvelle loi minière qui fait obligation aux entreprises minières en exploitation de verser mensuellement 1% de leur chiffre d’affaire pour alimenter un fonds de développement local. Un fonds de réhabilitation des sites miniers industriels est effectivement constitué et il oscille au tour de 14 milliards de nos francs.

Autant de choses qui feront dire à la quasi totalité des acteurs sénégalais ayant effectué le déplacement de ne point le regretter tout en remerciant vivement les responsables de l’USAID/PGP qui l’ont facilité.

Ouaga 2

Boubacar Dembo TAMBA / www.tambacounda.info

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