Burkina Faso : les militaires rétablissent la constitution mais tiennent toujours le pouvoir, alors qu’est présente une mission de la CEDEAO

La junte, au pouvoir depuis le coup d’État du 23 janvier, a déclaré lundi le rétablissement de la Constitution

et la modification des institutions. Une annonce qui a coïncidé avec la visite d’une délégation conjointe de l’ONU et de la Cédéao. La junte est « très ouverte » aux discussions, ont assuré les émissaires internationaux.

Alors qu’une délégation de la Communauté des États d’Afrique de l’Ouest (Cédéao) vient d’arriver au Burkina Faso, la junte a annoncé, lundi 31 janvier, le rétablissement de la Constitution du pays et la modification des institutions, « en attendant la mise en place des organes de transition ».

Le Mouvement patriotique pour la sauvegarde et la restauration (MPSR, junte) « assure la continuité de l’État en attendant la mise en place des organes de transition », indique un « acte fondamental » de 37 articles lu à la télévision nationale par le lieutenant-colonel Cyprien Kaboré.

Ce dernier précise que « l’acte fondamental lève la suspension de la Constitution » qu’il complète pour la période de transition jusqu’au retour à l’ordre constitutionnel à une date qui n’est pas précisée.

Une délégation conjointe de la Cédéao et de l’ONU est arrivée le même jour au Palais présidentiel, où elle a rencontré Paul-Henri Sandaogo Damiba, le nouvel homme fort du Burkina Faso, et plusieurs membres de la junte au pouvoir depuis un coup de force lundi dernier.

Kaboré en bonne santé, selon des émissaires internationaux

La junte est « très ouverte » aux discussions, ont assuré les émissaires internationaux. « Les discussions ont été très franches. Ils ont semblé très ouverts aux suggestions et propositions qu’on leur a faites. Pour nous c’est bon signe », a déclaré à la presse Shirley Ayorkor Botchwey, ministre ghanéenne des Affaires étrangères qui a conduit cette délégation.

« Je crois qu’on s’est bien compris, nous avons eu de très bons échanges avec le chef de l’État. Ce que j’ai noté, c’est leur disponibilité à travailler avec la Cédéao », a déclaré Jean-Claude Kassi Brou, président de la commission de l’organisation ouest-africaine.

La délégation a également pu rencontrer le président déchu Roch Marc Christian Kaboré. « Il va très bien », a assuré Annadif Mahamat Saleh, représentant spécial de l’ONU pour l’Afrique de l’Ouest et le Sahel (Unowas), qui a souligné que la délégation a « exigé sa libération ».

« Nous avons eu une courte entrevue avec lui et il est dans un bon état d’esprit. Il a l’air d’aller bien, il a accès à ses médecins et il peut recevoir des visites de sa famille », a complété Shirley Ayorkor Botchwey.

Rétablissement de la Constitution, modification des institutions

« Le MPSR est l’organe central de définition et d’orientation de la politique sécuritaire, économique, sociale, de développement et de la restauration de l’intégrité territoriale », indique l' »acte fondamental » présenté lundi par le lieutenant-colonel Cyprien Kaboré.

Ce texte précise également la composition du MPSR.

La junte au pouvoir est ainsi composée d’un président – le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba – de deux vices-présidents, d’un coordonnateur et de commissions, mais aucun nom n’est mentionné.

Le président du MPSR est le « président du (Burkina) Faso, chef de l’État, chef suprême des forces armées nationales », souligne l’article 28.

L’acte fondamental garantit l’indépendance de la justice et la présomption d’innocence, ainsi que les libertés fondamentales contenues dans la Constitution, en particulier la liberté de circuler, la liberté d’expression et celle de la presse.

Un décret également lu à la télévision a par ailleurs mis fin aux fonctions du chef d’état-major des armées, Gilbert Ouedraogo.

L’UA suspend le Burkina Faso

Samedi, la Cédéao avait envoyé une délégation de plusieurs chefs des armées de la région pour rencontrer le chef de la junte, le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba.

Après un « bref entretien », le MPSR a « réaffirmé son engagement vis-à-vis des organisations sous-régionales et internationales », selon la communication de la présidence du Burkina Faso.

Vendredi, le Burkina Faso avait été suspendu des instances de la Cédéao, comme les autres pays ayant récemment connu un coup d’État militaire, la Guinée et le Mali.

L’Union africaine a fait de même lundi en suspendant le pays de toutes ses activités « jusqu’au rétablissement effectif de l’ordre constitutionnel dans le pays ».

Les dirigeants de la Cédéao doivent se réunir jeudi à Accra, pour étudier les résultats des deux missions envoyées lundi et décider d’éventuelles sanctions supplémentaires contre le Burkina Faso.

france24.com avec AFP
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