Il s’appelle Homo Naledi et provient d’une toute nouvelle espèce du genre humain découverte en Afrique du Sud. Ses ossements ont été découverts à une soixantaine de kilomètres de Johannesburg, dans un lieu nommé « le berceau de l’humanité ». Présenté à la presse ce jeudi 10 septembre, il mesure environ 1m50, pèse 45 kg et n’appartient à aucune espèce connue.
Ni Homo sapiens, ni homo erectus, ni australopithèque. Cette nouvelle espèce n’appartient à aucune des espèces connues et laisse perplexe. Il possède des caractéristiques primitives : un petit cerveau — trois fois plus petit que le nôtre — et en même temps des traits très proches des Homo sapiens, nos ancêtres directs, comme ses pieds par exemple.
Cette découverte va certainement permettre d’en apprendre davantage sur cette transition il y a deux millions d’années entre l’espèce primitive et les Homo. Ces fossiles, dont plus de 1 500 ossements ont été attribués à une quinzaine d’individus de tous âges, ont été découverts dans une cave quasi inaccessible, ce qui, pour Lee Berger, laisse supposer que l’Homo naledi inhumait ses morts.
« Nous avons trouvé une nouvelle espèce qui a délibérément enterré ses morts dans cette cave, ici au berceau de l’humanité, affirme ce paléontologue qui a mené l’exploration. L’impact de cela est significatif. Jusqu’à ce jour, nous avons toujours pensé que ce comportement, qui consiste a effectuer un rituel — comme par exemple enterrer les morts — était unique aux homo sapiens. »
« Un comportement très compliqué »
Publicite, fin dans 11 secondes
Pour peter Schmid, paléontologue et membre de l’équipe d’exploration, cette découverte montre que l’arbre généalogique de l’homme est beaucoup plus complexe qu’on ne l’imaginait.
« S’ils [les Homo naledi] avaient vraiment l’intention de jeter [les corps] dans [le trou], ils ont dû communiquer entre eux. Avec un cerveau petit comme ça, c’est quand même étonnant. On a une population là-dedans ! On a quinze individus ! On a des bébés, des jeunes, des adultes, des vieux… Quand on a nettoyé le sédiment, on a même trouvé des pics dedans. » Pour le chercheur, cette communication présumée montre « un comportement très compliqué, peut-être humain. Mais ce ne sont pas des humains. C’est quelque chose d’autre. »
La chambre où a été trouvé l’Homo naledi n’a d’ailleurs pas encore révélé tous ses secrets. D’après le professeur Berger, il pourrait y avoir encore des centaines, voire des milliers de fossiles à exhumer.
rfi.fr